SETE SOIS SETE LUAS Exposition Geste et lumière à Ponte de Sor au Portugal
Geste et Lumière
Lors de ses dernières expositions, l’artiste Ahmed Al Barrak nous a habitués à nous plonger à travers ses toiles dans la mémoire de la ville de Tanger (« Traces ») dans sa culture millénaire , sa lumière et sa réalité citadine (« Graffitis »), aujourd’hui il nous revient avec un ensemble d’œuvres faites expressément pour l’exposition Sete Sois Sete luas de Ponte de Sor , au Portugal.
Le Portugal, pays voisin qui partage avec le Maroc une histoire particulièrement riche, dont la mémoire est soigneusement entretenue à travers vestiges et architectures dans plusieurs villes du royaume sur la côte méditerranéenne et atlantique.
Ahmed Al Barrak présente aujourd’hui une vingtaine de toiles sur le thème « Geste et lumière » travaillées avec énergie, fougue et passion, presqu’en continu, comme travaille tout artiste lorsque le tourbillon de l’inspiration l’enchaine, l’emporte et le transporte.
Inspiration née du geste et du mouvement, née de la lumière et donc par là même, de la couleur.
Déclinaisons de bleus intenses, ou fonds plus sombres virant parfois au mauve, le travail de l’artiste semble toujours en quête de transparences dont la maitrise fait émaner une luminosité spéciale, celle de l’atmosphère méditerranéenne.
Des petites taches de couleurs chaudes distribuées avec parcimonie viennent réchauffer tous ces bleus comme le feraient des taches de soleil filtrant, quand l’ombre devient nécessaire.
Dans le sillage de grands gestes générateurs de lignes courbes ouvertes ou fermées, semblent apparaitre tour à tour, visages d’enfants curieux, têtes hirsutes aux yeux dilatés sur le monde, clin d’œil complice sorti d’on ne sait où, fenêtres ouvertes sur l’immensité du bleu, personnages oniriques remontant du fond des mers…
Interrogé sur son travail, l’artiste nous dit : « Quand je peins je ne me pose aucune question, je suis guidé par mon instinct, mon goût, ma culture, mon état d’âme du moment les couleurs posées en appellent d’autres, je couvre, je gratte, je trace des lignes en de larges mouvements de brosses ou de couteaux, je les laisse se répondre et appeler d’autres lignes s’il le faut. J’ouvre, je ferme, j’enserre, je libère, ça c’est mon rôle de peintre.
Lorsque ma toile est achevée et offerte au regard du public, ce dernier est libre de l’interpréter à sa manière et d’en ressentir ou non les émotions qu’elle dégage et les vibrations qu’elle peut émettre. »
Ahmed Al Barrak profondément imprégné par la culture et la lumière du Détroit nous fait rêver à travers ses toiles, en jouant avec la couleur, le geste la lumière.
Hafida Aouchar